Quand Olivier débarque à Acre en 1264, c’est un croisé venu de sa propre initiative. Mais le guerrier est aussi un diplomate, et c’est certainement pour obtenir des renforts qu’il revient auprès de Louis IX, en 1267. Celui-ci annonce à la suite sa décision de repartir en croisade, et Olivier s’en retourne à Acre.
Le roi Jaume 1er s’organise aussi, mais la mauvaise mer va annihiler l’apport des aragonais. Les faits et les chroniqueurs indiquent alors qu’Olivier est le chef militaire le plus important du royaume de Jérusalem… mais les intrigues font qu’il n’est pas écouté, comme lors d’une défaite vers Safed, sous le Toron de Saladin.
En 1270, Louis IX reprend la croix, et décide de s’attaquer à… Tunis. Olivier l’y rejoint, et réalise des exploits… surtout pour son âge. Mais les maladies gagnent le camp, et le roi meurt. Ayant obtenu un tribut, les croisés s’en retournent en promettant de réorganiser une autre croisade.
Après un passage en Aragon, Olivier organise avec la papauté la croisade promise… Il rejoint Acre pour la cinquième fois, avant de mourir dans l’attente de ladite croisade… qui n’arrivera jamais.
Une peinture du XVIe siècle représentant la prise de Tunis en 1535 dans le cadre de la guerre entre empires espagnols et ottomans. Ce sont en gros les mêmes lieux que pour les événements de 1270, d'où ce choix illustratif. Tunis est en haut de la représentation, et Carthage hors cadre, à droite.
Frans Hogenberg, Public domain, via Wikimedia Commons
1274 : Olivier meurt à Saint-Jean d’Acre
C’est vraisemblablement de maladie et/ou de vieillesse que meurt, le 12 août 1274, Olivier de Termes. Quatre chroniques font mention de cet évènement, Les Annales de Terre Sainte précisant que les Francs orientaux en furent fort tristes. Le compilateur oriental Ibn al-Furat, mentionne qu’à la cour du sultan d’Egypte, Olivier était considéré comme l’un des plus grands comtes venus d’outremer. Sa disparition ne précède la défaite complète des croisés que de 17 ans : Acre tombe en 1291.
Une
troupe à cheval rentre… d’un razzia, typique des opérations
autour d’Acre ?
Bib.
Ste. Genevieve MS.782 Grandes chroniques de France. Folio187r-1 - En
1274 !
Le
sénéchal du royaume de Jérusalem
Olivier
de Termes est un des chefs militaires d’un royaume de Jérusalem
qui subit les coups portés par Baïbars et ses Mamelouks. Les moyens
sont insuffisants, les barons et les ordres militaires se divisent…
la situation se dégrade. C’est dans ce contexte qu’en 1269,
Olivier se retrouve capitaine des troupes du roi de France et un
temps « Sénéchal du royaume », ce qui signifie qu’il
administre
les châteaux royaux et
les finances royales, et collecte les impôts.
Un jeu d’influences… mondial ?
L’aventure des croisades en orient est caractéristique de l’opposition entre mondes chrétiens et musulmans… Mais à l’intérieur de ces ensembles, les rois, empereurs, sultans, princes et papes, sont régulièrement en guerre. Côté occidental, c’est assez connu…
Côté oriental, il y a les rivalités dynastiques entre Damas et Le Caire, la place de Bysance, l’expansion Mongole jusqu’à Bagdad et Vienne. Un immense empire mongol avec lequel Louis IX essaye plusieurs fois de s’allier… Bref : le destin des croisés d’Orient dépend de beaucoup de paramètres dans un « grand échiquier ».
La prise de Baghdad par les Mongols, en 1258.
Sayf al-vâhidî et al., Public domain, via Wikimedia Commons