Histoire résumée - Olivier de Termes, une épopée au XIIIe siècle

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Olivier de Termes (vers 1200 - 12 août 1274), "un des meilleurs  chevaliers du monde" selon ses contemporains, a été un acteur majeur  dans l'histoire occitane et catalane au XIIIe siècle. Fidèle à  l'héritage familial, il combat d'abord les croisés français. Il  s'illustrera ensuite dans de nombreux combats ou tractations  diplomatiques auprès de ses grands suzerains, Comte de Toulouse, Roi  Jaume Ier, Vicomte Trencavel, Saint Louis... et sur de nombreux théâtres  d'opération. Sa tumultueuse vie l'a rarement vu résider à Termes, mais  sa biographie nous permet de comprendre le destin de nombreux seigneurs  du Languedoc au cours du XIIIe siècle.



Nous  sommes sans renseignements précis sur l'enfance d'Olivier de Termes. Si  l'on retient l'hypothèse de sa présence au siège de 1210, il a pu être  par la suite un otage de Simon de Montfort. Mais son éducation semble  s'être surtout faite en catalogne.

Avec  son frère Bernard, Olivier de Termes apparaît comme étant en possession  de son héritage en 1224. Il a alors atteint l'âge adulte, et les  croisés sont temporairement repoussés. Cependant, l'annonce de l'arrivée  des armées du roi de France Louis VIII, en 1226, voit les seigneurs  méridionaux se soumettre. Une garnison royale est installée dans le  château de Termes.

Les méridionaux rouvrent les hostilités suite à  la mort du roi de France : de nombreuses places-fortes sont reprises,  et c'est le cas de Termes. Mais le sénéchal de France, Imbert de  Beaujeau, réagit à son tour. En 1227, Olivier de Termes joue un rôle à  Labécéde-Lauragais, qu'il défend pour le comte de Toulouse. Mais le  rapport de force oblige les défenseurs à se replier.

En 1228, les  armées royales victorieuses obligent les divers seigneurs méridionaux à  capituler. Le château de Termes est ainsi définitivement cédé, et les  seigneurs de Termes réconciliés avec l'église. Cependant, pour son  service auprès du comte de Toulouse, Olivier obtient des terres en  Lauragais.

Olivier de Termes peut dés lors participer à la  conquête de l'île de Majorque, que mène le roi d'Aragon contre les  musulmans. Cette expédition se déroule sur la fin d'année 1229, et fera  le prestige de ses participants. Olivier de Termes y apparaît comme un  familier du roi, ce dernier soupant et couchant dans la tente d'Olivier  au soir de la bataille de Portopi. Le siège victorieux de la cité de  Majorque voit également le rôle militaire d'Olivier de Termes se  développer encore. Il y gagne aussi des terres, sur lesquelles, plus  tard, une branche de la famille, les "Termes de Majorque", se  retireront.

Au cours des années qui suivent, on retrouve Olivier  de Termes au service du comte de Toulouse en Provence, ou encore, actif  contre la mise en place de l'inquisition à Narbonne, entre 1234 et 1237.  La ville est le théâtre d'une guerre civile entre le parti catholique  de "la cité", et les artisans et commerçants "du bourg", plus sensibles  aux thèses cathares. Olivier de Termes appuiera ces derniers, et il aura  à s'en racheter auprés de l'inquisition et de la justice royale.

A  la suite de ces évènements, il remettra à l'abbaye de Lagrasse un  certain nombre de possessions "discutées". D'autres donations ou  avantages au profit de l'église et de ses ordres seront signés dans le  but d'échapper à une lourde répression inquisitoriale. Et... sans avoir  de preuves, il est permis de croire qu'Olivier de Termes ait participé à  la croisade contre le royaume musulman de Valence auprès du roi Jaume  Ier. La sanction qui frappait les fauteurs de trouble du bourg de  Narbonne était en effet de partir au siège de Valence...

L'année  1240 voit le retour offensif de Raimond Trencavel, le fils du vicomte  défait en 1209. Autour de lui se rassemblent les seigneurs occitans  déshérités par les croisades, les défenseurs de cathares, les opposants à  la domination du roi de France. Olivier de Termes est présent, et il  faut le compter parmi les meneurs.

Carcassonne est l'objectif  principal. Le siège est mis devant la cité, mais malgré toutes les  techniques utilisées, le sénéchal du roi résiste. Bien retranché, il  attend une armée de secours. Quand celle-ci est annoncée, un mois après  le début du siège, le 11 octobre, les occitans lèvent le camp.  Poursuivis par Montréal et la haute vallée de l'Aude, les occitans sont  défaits les uns après les autres. A Laroque-de-Fa, Olivier de Termes  finit par se rendre, mais il reste libre contre promesse de soumission.

En  mai 1241, à Pontoise, il fait sa soumission effective à Louis IX, et  lui remet sans conditions le Termenès et le château d'Aguilar. Il  conserve cependant les riches terres du Narbonnais qu'il avait reçu peu  avant la rébellion. Cette paix reste précaire puisque Raimond VII de  Toulouse, allié à d'autres ennemis du roi de France, tel le roi  d'Angleterre, l'empereur allemand, souhaite remettre en cause la  domination française issue du traité de Meaux.

Suivant à nouveau  le comte de Toulouse, Olivier de Termes rallie la révolte dont le signal  de déclenchement a été le meurtre des inquisiteurs à Avignonet, en mai  1242. Mais les défaites des alliés, et l'arrivée d'une nouvelle armée  royale en Languedoc pendant l'été tuent dans l'oeuf cette action. Les  grands seigneurs se rallient à nouveau à Louis IX.



A la suite  de ces affaires, Olivier obtient la levée des excommunications que  l'église avait jetée sur lui, et se retire quelques temps du coté du  roussillon. Il fera son hommage-lige au roi de France en 1247, actant sa  soumission définitive à l'église et au roi. La majorité de ses biens  lui sont alors rendus, mais il va falloir qu'il participe à grands frais  à la croisade que prépare Louis IX, le futur Saint Louis : le rachat de  ses actions passées est à ce prix.

Partie  d'Aigues-mortes en 1248, la septième croisade prend pour objectif  l'Egypte. Damiette prise, l'armée de Saint Louis se tourne vers Le  Caire. Olivier de Termes y fait office de "commandant des arbalétriers  du roi". Cette charge implique en fait qu'il dirige tous les engins de  jet, donc l'artillerie. L'expédition se solde toutefois par un fiasco,  le roi lui-même étant fait un temps prisonnier. Olivier passe  l'essentiel de son temps en terre sainte jusqu'en 1254. Il s'y retrouve  au commandement des occitans et s'illustre : le chroniqueur Joinville en  témoigne, et Olivier récupère des possessions telles qu'Aguilar.

On  retrouve Olivier de Termes en Languedoc en 1255. Il est désormais au  service de Saint Louis, dont il est devenu un fidèle compagnon en  croisade. Quand le pouvoir royal s'attaque à Quéribus, dernier bastion  autonome de résistance "cathare" sur la zone frontalière avec le royaume  aragonais, Olivier de Termes mène l'opération. Par les tractations et  la force, il s'oppose à son ancien compagnon d'armes : Chabert de  Barbaira.

La prise de Quéribus et du  Fenouillèdes précédent de peu les négociations avec l'Aragon qui  fixeront la frontière pour quatre siècles au traité de Corbeil, en 1258.  Olivier, de par ses intérêts et ses liens avec les deux royaumes, joue  un rôle diplomatique notable. La fixation de cette frontière ainsi que  les tensions latentes mènent le pouvoir royal à la fortification de  certaines places-fortes.

Ainsi, Aguilar  est vendue au roi en 1262, et, en parallèle, Olivier vend ou donne un  grand nombre de ses possessions. Les raisons qui le poussent à cela sont  d'une part le rachat de ses méfaits passés -selon ses propres dires- et  aussi le financement de l'effort de guerre en terre sainte, vers  laquelle il repart volontairement en 1264.

Dans  la défense du royaume de Jérusalem, de plus en plus réduit, Olivier va  jouer un rôle important. Suite au décès des titulaires de ces charges,  il se retrouve à la tête des armées du roi de France en Palestine. Cet  intérim le voit ainsi faire office de sénéchal. Son rôle est notable  aussi quand la chevalerie catalane débarque en 1269.

En  1270 enfin, après plusieurs reports, Saint Louis repart en une  véritable croisade... mais prend la direction de Tunis. Olivier de  Termes le rejoint en partant de Palestine. Malgré son âge, prés de 70  ans, Olivier marque les esprits, mais c'est inutile : Saint Louis  meurt... cette croisade est un nouvel échec, et Olivier s'en retourne en  Languedoc et Catalogne.

Peu après, en  1273, il obtient de nouveaux moyens et part une cinquième fois en terre  sainte, avec l'espoir de voir le renfort d'une nouvelle croisade. Cette  croisade n'aura pas lieu... et le 12 août 1274, Olivier de Termes meurt à  Acre. Quatre chroniqueurs notent cet événement, comme ils l'auraient  fait pour un grand de ce monde. Si son testament fût respecté, il fût  enterré en terre sainte, mais vu le contexte, il n'est pas exclu que son  corps ait été rapatrié à l'abbaye de Fontfroide, grande bénéficiaire de  ses donations.

Certain(e)s l'ont peut être remarqué, l'ensemble de ce texte est une copie du contenu de la page web visible ici :


"Olivier de Termes, une épopée au XIIIe siècle"
Une médiation numérique.
Une exposition pour l'été 2024.
Une réalisation de la mairie de Termes et de l'Association de Sauvegarde du château de Termes.
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